Une barquette de viande pas comme les autres
Imaginez qu’un jour, en vous promenant tranquillement dans les rayons d’un supermarché, vous tombiez sur une barquette d’une main ou d’un bras humain.
Nous ne sommes pas choqués à la vue d’une entrecôte de bœuf sanguinolente ou même d’une cervelle de porc. Il n’y a alors aucune raison logique et rationnelle pour que l’on soit affecté et horrifié par de la chair humaine. Car, d’un point de vue purement objectif, la couleur de la chair est la même pour tous. Et pourtant ! Il est certain que la quasi-totalité des personnes omnivores provenant d’une culture qui ne commercialiserait pas ce type de « viande » ne pourraient étouffer leur dégoût, leur colère, voir même leur tristesse à la seule vue de ce spectacle.

Imaginez maintenant que le marché de la viande humaine soit très lucratif et qu’un système d’exploitation humaine se soit développé dans un autre pays autre que le votre. Changeriez-vous pour autant vos habitudes alimentaires et vous risqueriez-vous à gouter cette nouvelle chair ? Non, car l’intégrité physique de l’être humain est protégée par le Droit. Porter atteinte à ce droit fondamental est non seulement un crime d’un point de vue juridique mais aussi une immoralité d’un point de vue éthique.
Le sentiment que vous venez à l’instant de ressentir à l’idée de goûter notre propre chair est la même que celle qui nous pousse, certains d’entres nous, à ne manger aucune chair animale. Ce n’est pas de la viande que nous voyons, c’est un être de chair. Et peu importe son espèce. Qu’elle soit bovine, porcine, équine, canine ou humaine, nous voyons du sang, de la peur et de la souffrance. Toutes impliquent un acte prohibé par la loi : tuer.
Les martyrs de la culture
Cette terrifiante exploitation imaginaire de la chair humaine met en exergue l’absurdité de notre consommation de viande. Pourquoi exploiter, tuer et manger une vache serait-ce plus acceptable que d’exploiter, tuer et manger un chien ? C’est la conception que nous avons de tel ou tel animal qui conditionne notre niveau d’acceptation de la souffrance pouvant être infligée par l’homme. Plus l’animal va être catégorisé comme domestique, plus l’espèce humaine respectera ses droits naturels (droit à la vie, à la liberté, au respect). A contrario, un animal d’élevage sera dépecé de ses droits et pourra être maltraité dans la légalité la plus totale.

En réalité, il n’y pas de raison valable qui justifie cette différence de traitement. Si nous sommes offusqués de la maltraitance sur un chien, pourquoi ne pas l’être sur les vaches ou les cochons qui ne cessent de vivre la souffrance du début jusqu’à la fin de leur existence ? Pourquoi ?
Dès notre plus jeune âge, nous avons été conditionnés à ne pas ressentir de l’empathie pour les animaux de la ferme. Ces martyrs de la société ont été désignés arbitrairement et aujourd’hui, il semble presque normal qu’ils doivent subir la folie de l’Homme. Pourtant, nous ne tuons plus pour manger mais pour enrichir des multinationales qui faussent les lois de la nature. En effet, l’être humain ne naît pas prédateur de tels animaux pour la simple et bonne raison que la nature ne nous a pas dotés de puissantes mâchoires ni de canines suffisamment acérées pour déchiqueter ces animaux vivants. Les lobbys de la viande ont donc intérêt à nous faire croire que le système d’exploitation de ces animaux et leur consommation par les humains (vache, cochon, poule, agneau, cheval) est à la fois légitime et nécessaire pour notre survie.